| Venus Anadyomène (Rimbaud) | |
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Auteur | Message |
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Mag La Tête dans les Etoiles
Nombre de messages : 781 Age : 43 Localisation : Narbonne/Toulouse Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mar 12 Avr - 12:20 | |
| Venus Anadyomène
COMME d'un cercueil vert en fer blanc, une tête De femme à cheveux bruns fortement pommadés D'une vieille baignoire émerge, lente et bête, Avec des déficits assez mal ravaudés ;
Puis le col gras et gris, les larges omoplates Qui saillent, le dos court qui rentre et qui ressort ; Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor ; La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;
L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût Horrible étrangement ; on remarque surtout Des singularités qu'il faut voir à la loupe...
Des reins portent deux mots gravés : Clara Venus ; - Et tout ce corps remue et tend sa large croupe Belle hideusement d'un ulcère à l'anus. 27 juillet 1870 | |
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nelly nuit étoilée
Nombre de messages : 65 Date d'inscription : 20/07/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mar 16 Aoû - 0:43 | |
| je suis heureuse de touver un endroit ou il y a un de ses textes j'en ajoute car c'est l'un de mes poetes preferé!!
Les étrennes des orphelins
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La chambre est pleine d'ombres; on entend vaguement De deux enfants le triste et doux chuchotement. Leur front se penche, encore, alourdi par le reve, Sous le long rideau blanc qui tremble et se souleve _au dehors les oiseaux se rapprochent frileux Leur aile s'engourdit sous le ton gris des cieux Et la nouvelle Année a la suite brumeuse Laissant trainer les plis de sa robe neigeuse Sourit avec des pleurs et chante en grelotant
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Or les petits enfants, sous le rideau flottant Parlent bas, comme on le fait dans une nuit obscure Ils ecoutent pensifs, comme un lointain murmure Ils tressaillent souvent a la claire voix d'or Du timbre matinal qui frappe et frappe encore Son refrain metallique en son globe de verre _Puis , la chambre est glacée....on voit trainer a terre Epars autour des lits des vetements de deuil L'apres bise d'hiver qui se lamente au seuil Souffle dans le logis son haleine morose On sent dans tout cela qu'il manque quelques chose _il n'est donc point de mere a ces petits enfants De mere au frais sourire au regard triomphant Elle a donc oublié le soir seule et penchée D'exciter une flamme a le cendre arrachée D'amonceler sur eux la laine et l'edredon Avant de les quitter en leur criant pardon Elle n'a point prevu la froideur matinale Ni bien fermé le seuil a la bise hivernale? _Le reve maternel c'est le tiede tapis C'est le nid cotoneux ou les enfants tapis Comme de beaux oiseaux que balancent les branches Dorment leur doux sommeil plein de vision blanches _et la c'est comme un nid sans plumes sans chaleur Ou les petits ont froids ne dorment pas ont peur Un nid que doit avoir glacé la bise amere
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Votre coeur l'a compris ces enfants sont sans mere Plus de mere au logis et le pere est bien loin Une vieille servante alors en a pris soin Les petits sont tous seul en la maison glacée Orphelins de quatre ans voila q'en leur pensée s'eveille par degres un souvenir riant C'est comme un chapelet qu'on egraine en priant _a quel beau matin que ce matin des etrennes Chacun pendant la nuit avait reve des siennes Dans quelques songes etranges ou l'on voyait joujoux Bonbons habillés d'or etincellants bijoux Tourbillonner dnser une danse sonore Pour fuir sous le rideau et reparaitre encore On s'eveillait matin on se levait joyeux La levre affriandée en se frottant les yeux on allait les cheveux emmelés sur la tete les yeux tout rayonnants comme un grand jour de fete et les pieds nus effeleurant le plancher Aux portes des parents tout doucement toucher On entrait puis alors les souhaits en chemise... Les baisers repetés et la gaité permise
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Ah c'etait si charmant ces mots dit tant de fois Mais comme il est changé le logis d'autrefois Un grand feu petillait clair dans la cheminée Toute la vieille chambre etait illumnée Et les reflets vermeils sortis du grand foyer Sur les meubles vernis aimaient a tournoyer L'armoire etait sans clefs sans clefs la grande armoire On regardait souvent sa porte brune et noire Sans clefs c'etait etrange on revait bien des fois Aux mysteres dormant entre ses flancs de bois Et l'on croyait ouir au fond de la serrure Beante , un bruit lointain vague et joyeux murmures La chambre des parents est bien vide aujourd'hui Aucun reflet vermeil sous la porte n'a luit Il n'est point de parents de foyer de clefs prise Partant point de baisers points de douces surprises Oh que le jour de l'an sera triste pour eux Et tout pensif alors que de leurs grands yeux bleux Silencieusement tombe une larme amere Ils murmurent " quand donc reviendra notre mere"
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Maintenant les petits dorment tristement Vous diriez a les voir qu'ils pleurent en dormant Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffles penibles Les touts petits enfants ont le coeur si sensible!! Mais l'ange des berceaux vient essuyer leurs yeux Et dans ce lourd sommeil met un reve joyeux Un reve si joyeux que leurs levres mi-closes Souriantes semblaient murmurer quelque chose Ils revent que penchés sur leurs petits bras ronds doux gestes du reveil ils avancent le front Et leur vague regard autour d'eux se pose Ils se croient endormis dans un paradis rose Au foyer plein d'eclair chante gaiement le feu Par la fenetre on voit la bas un beau ciel bleu La nature s'eveille et de rayon s'enivre La terre demie nue heureuse de revivre a des frissons de joies aux baisers du soleil et dans le vieux logis tout est tiede et vermeil Les sombres vetements ne jonchent plus la terre La bise sur le seuil a fini par se taire On dirait qu'une fée a passé dans cela Les enfants tout joyeux ont jeté deux cris la Pres du lit maternel sous un beau rayon rose La sur le grand tapis resplendit quelquechose Ce sont des medaillons argentés noirs et blancs De la nacre et du jais aux reflets scintillants Des petits cadres noirs des couronnes de verre Ayant trois mots gravés " A NOTRE MERE" | |
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nelly nuit étoilée
Nombre de messages : 65 Date d'inscription : 20/07/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mar 16 Aoû - 0:44 | |
| J'ai choisi celui la car il m'a toujours emue aux larmes surtout depuis que mes enfants sont nés car quand je lis ce poeme je vois leurs petits visages | |
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Mag La Tête dans les Etoiles
Nombre de messages : 781 Age : 43 Localisation : Narbonne/Toulouse Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mar 16 Aoû - 1:35 | |
| je me réjouis de l'intéret que tu portes à ce forum et je te remercie franchement de le faire vivre comme tu le fais. et merci encore pour ce poème que je lirai demain parce que là mes yeux ne suivent plus... bisoussss vivement demain! | |
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nelly nuit étoilée
Nombre de messages : 65 Date d'inscription : 20/07/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mer 17 Aoû - 15:27 | |
| c'est normal j'y trouve un petit coin pour toute mes passions niveau lecture il y a ici et un peu partout pour ecrire il y a le coin des poemes et essais il y a le coin pour les enfants et aussi pour apprendre je vais dans toute les rubriques
C'est un vrai plaisir pour moi | |
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Mag La Tête dans les Etoiles
Nombre de messages : 781 Age : 43 Localisation : Narbonne/Toulouse Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mer 17 Aoû - 16:00 | |
| alors tant mieux, j'en suis très contente et vraiment te connaissant de plus en plus dans tes écrits, je commence vraiment à t'apprécier. alors ça me fait d'autant plus plaisir que tu te sentes bien ici.
gros gros bisous.
peb | |
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nelly nuit étoilée
Nombre de messages : 65 Date d'inscription : 20/07/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mer 17 Aoû - 22:46 | |
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jclaude nuit étoilée
Nombre de messages : 50 Date d'inscription : 20/02/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mar 6 Déc - 3:08 | |
| j'adore celui là
Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.
Âme sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.
Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.
Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.
Là pas d'espérance,
Nul orietur
Science avec patience,
Le supplice est sûr.
Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.
arthur rimbaud | |
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jclaude nuit étoilée
Nombre de messages : 50 Date d'inscription : 20/02/2005
| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) Mar 6 Déc - 3:10 | |
| et celui là
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foinSigne de dédain, de mépris - On dit aussi fi ! ou faire fi de quelque chose. des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, - la ville n'est pas loin, -
A des parfums de vigne et des parfums de bière...
II
- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche.
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...
III
Le coeur fou Robinsonne à travers les romans,
- Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatinesPièce vocale brève qui coupe le récitatif. Ici, paroles naïves non dites, mot d'amour qui restent sur les lèvres....
IV
Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir a daigné vous écrire... !
- Ce soir-là,... - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade...
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade. | |
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| Sujet: Re: Venus Anadyomène (Rimbaud) | |
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